Lettre à la petite moi - ma plume sèche-t-elle tes larmes? Lyrics

Chère Petite Moi, Maïa du passé

Dont la voix d'enfant résonne dans ma tête

Ma chère disparue, dont la plus grande quête

Était d'écrire en poèmes les pensées emmêlées

J'annonce amère que jamais tu ne liras

Les lignes que, ce soir, j'écris en ta faveur

Car aujourd'hui vois-tu - s'il te plaît n'aie pas peur

Tu n'existes plus; désormais tu es moi

Alors, me diras-tu, à quoi bon écrire si

Dans aucune réalité ces mots te parviendront?

Laisse-moi t'expliquer: tu es mes souvenirs

Et mon âme d'enfant. Ces deux belles raisons

Me poussent à ce jour à oser m'adresser

À l'origine de certaines peurs et craintes

Que j'éprouve en secret: comprendre n'est pas vain

Ainsi, petite Moi, tu peux encore m'aider

Mais avant tout cela j'aimerais te remercier

Car grâce à tes efforts et tes réflexions

Je suis - à quelques détails près - celle de ton imagination

De tout évidence, c'est toi qui m'as créée

Mon premier conseil portera sur tes rêves

Qui paraissent si clairs; mais avec les rencontres

Et tes découvertes, ne te dresse pas contre

L'évolution des songes changeant avec le temps

Et bien sûr, je m'efforce de tenir tes promesses

Je n'ai jamais sauté en parachute

Et je n'ai jamais joué d'orgue plus d'une minute

Mais je te garantis - car tes doutes apparaissent

Que tu voyageras, en train ou à dos d'âne

Que tu auras deux chats, tu choisiras leurs noms

Ton âme de poète transcrira en chansons

Toute ta nostalgie; ta plume sèche mes larmes

- ma plume sèche-t-elle tes larmes?

Garde toujours en tête que certains problèmes

Ne viennent pas de toi; que malgré tes efforts

Pour tout résoudre, en vain, peu à peu s'évaporent

Raisons et solutions qui à force te peinent

Car tu culpabilises et te crois responsable

Du malheur des autres, ou pire, des tourments

Qu'un manipulateur doué de l'art du mensonge

Te forcerait à croire. Cet art est méprisable

Tes choix, tes décisions ne déterminent rien

De ce que tu vivras: tout est fait de hasards

Je sais que tu préfères contrôler ton histoire

Mais parfois, lâcher prise te fera un grand bien

Et si jamais un jour tu regrettes un dilemme

Sache que ce n'est pas un point final pour toi

Car la toi du futur à temps rectifiera

Certains tirs malmenés, car tout ce que tu sèmes

S'épanouira jour, ou s'évanouira

La bienveillante pluwie, Soleil mélancolique

Veille à la floraison de tes projets magiques

Je sais avec le temps ce qui est bon pour toi

Tu grandiras encore, moi je ne grandis plus

Mais ton caractère, sans cesse, se peaufine

Tes heureux souvenirs, nombreux se multiplient

La musique assouvira tout tes besoins accrus

Quand tu atteindras l'âge où tout se concrétise

Tu te sentiras libre, mais terrorisée

Par ces vastes horizons, perdue dans tes idées

Tu hésiteras dans ta cage fictive

Et là, tu comprendras. Ton prisme de vision

De la vie changera bien radicalement

Car tu comprendras que l'enfance n'a jamais

De limite d'âge; que ta vie, ton cocon

À l'aube des vingt ans ne se détruisent pas

Ils sont mis à l'épreuve, mais moi seule les guide

Tu m'as confié ton cocon, et loin d'être perfide

Je les mène à bien; tu gardes foi en moi

À présent je cherche qui je veux devenir

Peut-être - qui sait? - dans un monde parallèle

Derrière son bureau une future Moi

M'écrit une lettre que je ne pourrai lire

Je suis fière de toi car tu m'as tout appris

Car tu m'as tout appris j'espère simplement

J'espère simplement que pour la Moi d'avant

Cette lettre en retard lui aurait servi

- ma plume sèche-t-elle tes larmes?