- Genre:Spoken Word
- Year of Release:2022
Lyrics
Comment parler encore puisque tout s'est passé sans qu'on ose se le dire ?
Comment rêver des fleurs lorsqu'elles sont terrassées par le givre ?
Enfant des avalanches
Enfants des catacombes glaciaires
Enfant des renoncements
J'me lève demain pour ce qui était à faire hier
Pourquoi briser la glace si c'est pour n'y trouver que le pendant de nos méprises ?
Comment croire aux sables mouvants alors que c'est en soi-même que l'on s'enlise ?
J'espère que mon fils ne sera pas le fils de mes œuvres
J'espère que je n'aurai plus à espérer tout à l'heure
Sur le bord de la route à attendre que la vie me dépasse
Je me suis perdu pour me retrouver vide
Je guette le train qui me conduira jusqu'au néant
Je guette la caravane un chien aboie
Je guette mon existence mon futur j'attends qu'il passe
Je guette le manque de ton absence j'attends qu'il passe
Je n'entends rien
Ecoute
Toujours rien
Ecoute bien
Je n'entends rien
Il n'y a que le silence et personne ne me parle
Bien sûr que c'est le silence qui te parle
Qui voudrais-tu que cela soit d'autre qui fasse résonner la mer contre les roches
Je n'ai pas trouvé les graines pour planter les perces neiges
Je n'ai pas trouvé les glaives pour me défendre de moi-même
Je suis tombé sur toi comme un monument tombe en ruine
Comme un songe qui s'efface sans que la vie ne le poursuive
Je me heurte à l'issue de la voix qu'on me trace
Engagé volontaire dans un chemin qui n'est pas le bon
Prendre racine
Revenir vers le soleil
Je suis revenu et les regards fous m'ont désignés coupables
Mais je suis innocent
Faut-il que je le hurle depuis la Tour des Anges ?
Innocent vous dis-je
Que n'ai-je fait d'autre que de déstructurer vos ténèbres ?
Dis-leur
Maldoror
Toi
Dis-leur que notre pacte est nécessaire
Dis que tu les détournes de leur lutte contre eux-mêmes
Que tu as envoyé Dieu au bordel
Que tu te délectes de la sève de jouvence
puisée dans leurs yeux
apeurés par le simple reflet du miroir
Philosophes et hâbleurs mangent dans la même écuelle
Ils jettent les graines par-dessus bord
Sous le flot l'horizon détruit par un bras d'eau
Et l'astre bravache enfin renvoyé dans sa niche
Identité et paraitre couchent dans le même lit
Ah tous possédés
Tous dévastés
Tous séparés de leur propre solitude
Mais comment faire pour s'avouer qu'on est coupable de soi-même ?