JOUR DE CHANCE

Seul dans ma chambre, je fais des tours, je repense. À quand j’étais broke et à court de plante, des années qu’j’attends un jour de chance. J’veux gagner la mise sur un coup d’poker. Faire l’argent me démange, fallait bien qu’on mange. Donc, dans ma manche, j’ai caché des as et beaucoup d’jokers.

Pourquoi t’envoie des pavés qu’j’vais laisser en vu ? Ce soir, j’vais traîner en ville. Et j’déambule, on essaie d’rester en vie. Toi, tu pleures, car t’as baissé en vue. À l’intérieur, fait froid comme en Angleterre. Y serait temps qu’je perce, y m’en faut plus, mais les montres de luxe remplaceront pas l’temps qu’je perds. Donc, j’descends d’la tour et j’vais chercher ma pièce en bas. Parait qu’ca vend des cœurs tout neufs 700 balles. Le trône, c’pas une chaise sans volt mais ma peine s’envole quand la scène s’emballe. Jamais j’socialise dans la fête. Les manos salies dans la merde, j’pourrais rapper sur le narcotrafic dans la tess. Mais j’préfère te décrire la belle apocalypse dans ma tête.

J’ai vu les âmes s’acheter, j’ai vu les gousses se vendre. Dans le noir depuis tout ce temps, mais j’crois qu’le coup se tente. On rentrera quand tu seras à court de danse. Promis un jour je change toutes ces années d’galères contre un jour de chance.

Juste un jour de chance promis, j’demande pas plus. Mais ce soir y pleut trop fort sous ma capuche.

Juste un jour de chance promis, j’demande pas plus. Mais ce soir y pleut trop fort sous ma capuche.

Ça fait mal quand le passé percute. Dans cette vie où il y a peu d’exutoire, j’aimerais effacer des trucs. Le reste ? On verra plus tard. Bientôt, j’vais attraper les thunes. Pour l’instant, je suis triste dans le canapé. J’bouge uniquement pour passer les pubs. Le reste ? On verra après. Petit, j’me sentais seul au monde, j’ai grandi salement. Sous seum j’trainais tellement tard. J’suis né briller c’était d’ja le mentra. Mais j’avais pas le mental. Y m’faut des grands trophées dans une grande armoire. Ciel gris dents jaunes et cendar noir. Mon frère, c’qu’on a en commun, c’est c’que l’commun des mortelles ne peut pas voir.