Je suis venu, j'ai vu, j'ai ... Lyrics

Les mots sont des devises

Faut pas qu'ils nous divisent

Laissez passer le mot!

Il n'y a pas de poètes sans papiers!

Seul sur scène sans peur

Un slameur – pompier 

Met le feu aux vers et porte partout

Par terre ses poèmes sur pied

Le verbe s'est fait chair

Parce que le mot ne s'est pas fait prier

Parce qu'il a suffit d'une plume

D'une feuille, et d'un encrier

Dans un récit récent, le récif de l'arc-en-ciel

Est le tableau d'honneur du poète

J'en ai vu qui ont tissé avec les mots des liens si forts

Pour en faire une amulette

Que lorsqu'ils leurs font gravir leurs papiers

On les voit graver sur des comètes

J'en ai vu avec le spectre de sang

Qui signe, les sons des lettres et des nombres

J'en ai vu qui ont blanchit des nuits entières

À la vitesse du silence et des ombres

Leur patience, un chemin d'art

Qu'ils empruntent aux heures sombres 

Leur poésie une perte de poids

Dont chaque plume s'encombre

Au KO du chaos les plus belles étoiles

Surgissent de leurs décombres

J'en ai vu qui ont signé sur les genoux

D'un génie dans les gènes d'un buisson

Une prose confidentielle tombée

Dans un bon bain de bande-son

Depuis j'apporte chaque vers à mes poèmes

Comme on appâte un hameçon

Je suis venu

J'ai vu

J'ai écrit

Nul n'est poète volontairement

Car nous étions poésie hier

Avant d'être poussière

Dans un secret gardé sacré

Rien ne se perd, ne se crée, tout s'écrit

Comme ce vers qui vole de ma voix

Tel un verbe neutre qui s'écrie

Qui s'étend comme un étang

Pour faire battre un cœur meurtri

Car à ma naissance mon second souffle

A précédé mon premier cri

J'ai dit à ma chair tu es verbe

Et tu retourneras à la poésie

Quand les éléments permettent que tout permute

Alors peut naître

L'or dans l'art de l'aurore

Comme un astre qui émane des mânes de nos ancêtres

Écrire, c'est parfois être au parfum

Des rimes parfaites à commettre

Mais un mot ne vient jamais seul

Combien de poètes le sont?

Ils sollicitent leur solitude

Pour que la muse apporte le son

La rature est erreur du vide

Poètes, alors laissons 

Les bras ouverts de Morphée

Pour les rêves que nous enlaçons

Quand l'univers tire son arc

Seules triomphent les grandes leçons

Entre le poète, sa plume et sa muse

Lequel s'amuse des trois?

Avant que ce poème nous ne sépare

Comme un détour dans un détroit 

Je me suis promis de monter au ciel

En chevauchant un cheval de Troie

Je suis venu

J'ai vu

J'ai écrit

Nul n'est poète volontairement

Car nous étions poésie hier

Avant d'être poussière

Un jour je rendrai mon âme

Jamais je ne rendrai ma plume