Bonhomme de neige ft. Antoine Vial-Collet Lyrics

La scène se passe en 3016,

Dans la demeure auto-frigorifique

D’une famille de bonhommes de neige,

Bravant le réchauffement climatique.

Papi Congère le centenaire,

Fumant sa pipe s’adresse à ses congénères :

- « J’vais vous conter votre genèse,

L’histoire de votre arrière, arrière, arrière,

Arrière, arrière, où en étais-je ?

Ah oui, arrière, arrière, arrière-grand-mère.

Elle était pas née d’la pluie dernière,

C’était la toute première bonne-femme de neige.

Dans l’temps la neige tombait l’hiver,

L’hiver était encore une saison.

Et votre arrière, arrière, arrière,

Arrière, arrière, arrière, arrière-grand-mère… »

- « Donne-nous son nom Papi Congère,

Ce s’ra plus simple pour la suite de la chanson. »

- « Je fête mon centième hiversaire

Et ma matière blanche se ratatine…

Je n’ai plus l’nom de votre arrière,

Arrière, arrière bref, nommons la Nadine. »

- « Papi, si tu choisis Nadège,

Ça facilitera les rimes avec le mot neige. »

– « Très bien, j’reprends mon anecdote :

Un beau matin au pied d’un télésiège,

Nadège tombe carotte à carotte,

Avec Marius l’premier bonhomme de neige.

J’vous dirai pas ce qu’ils mijotent

Mais il en sort de jolis œufs en neige…

Pont

Un jour qu’il la prend dans ses branches,

Marius constate que Nadège grelotte. »

- « Tu dois avoir une angine blanche,

T’as des tas de stalactites à ta glotte.

Y’a pas de honte à être frileuse,

On s’caille les miches, boules nues dans la poudreuse ! »

– « Marius avait pour seule richesse

Des pièces jaunes pour les yeux et la bouche.

En luge il file à toute vitesse

Ach’ter une couverture et des babouches,

Et puis il rentre à l’aveuglette,

Ça lui avait coûté les yeux d’la tête !

Une fois glissé dans ses pantoufles,

Le popotin tout blanc roulé en boule,

Dans sa couvrante elle s’emmitoufle.

Nadège n’a déjà plus la neige de poule.

Comme une femme au chaud elle s’endort,

Et pendant son sommeil elle s’évapore… »

Pont

« Vous qui trônez sur les racines

De votre sapin généalogique,

N’oubliez pas que de sa cime,

Tombent les flocons de vos aïeux antiques,

Et c’est cette neige qui vous fait naître,

Alors n’oubliez jamais vos ancêtres ».