Vallée Lyrics

Si tu descends la vallée vers l'est

Que tu te perds

Et que tu entends la mer

Ne t'arrêtes pas près de la bicoque en pierre

Coincée dans le méandre solitaire

Tu peux perdre le cap

Si tu bois le liquide

Qui s'infiltre dans la terre

Ne t'endors pas file tout droit

Ici il n'y a rien à faire

Le soleil brûle avec Lisa

Les rôdeurs l'appellent le marteau salvateur

Son accent est incompréhensible

Quand elle roule les R

Elle offre son cœur

Mais le verre qu'elle tend au pèlerin

Est vide de savoir et plein de sens

Une simple gorgée brûle

Et ta tête devient l'enclume

De son incandescence

Dans la nuit je me vois cloué

En dessous de la croix

De ce village pittoresque

Estelle m'a vaporisé d'apparences de vérité

Et m'a allongé le long de la rivière

Mais j'ai menti quand une main

M'a tatoué d'étranges arabesques

J'ai dit que je ne savais rien

Que j'avais juste montré le chemin

Vers la poudrière

Car chacun de mes pas

Menant un peu plus vers le bas

Me donne la tentation de courir

Il me reste si peu de temps pour fuir

Avant que je ne pense plus qu'à revenir

Le paysan dans la grange

Essaie de câbler sa télé

À un satellite étrange

Il demande qu'on lui prête

Un pouce et un index

Pour dialoguer avec les anges

Il te remercie infiniment

Et te donne une graine de ses plantes

Venues de Tunisie

Il te dit que ça n'a pas de prix

Que tu comprendras

Quand tu en auras pris

Toutes les cartes te prennent par la main

Elles t'interdisent de te perdre

Elles tracent des lignes sur ton avenir

Pas besoin de s'encombrer d'une lanterne

Mais le maire de la ville fantôme

Sort son troisième œil

Pour inspecter le maraudeur

Il le fait chanter pour lui refiler

Le chapelet et l'encens du malfaiteur

J'ai commencé mon voyage avec du Médoc

Qui m'a fait tomber gravement malade

Je me suis soigné avec quelque chose de plus costaud

De la morphine dans d'étroites rues médiévales

J'ai marché sur un ruban de Moebius si longtemps

Et je n'ai pas vu la mascarade

Je suis si épuisé

Les marionnettistes me font marcher

Je rentre à Bordeaux et mets fin à ma cavale

Car chacun de mes pas

Menant un peu plus vers le bas

Me donne la tentation de courir

Il me reste si peu de temps pour fuir

Avant que je ne pense plus qu'à revenir