
La Morgue Lyrics
- Genre:Acoustic
- Year of Release:2025
Lyrics
Nous arrivons devant l'ancien hôpital
Nous garons bien la voiture
Comme des automates, nous essayons de trouver une entrée
Il y a des travaux, des grilles un peu partout
Une porte, une deuxième
Nous cherchons l'accueil
Mais personne
Tout est vide
Vide
Des bruits mêlés à des bavardages humains parviennent jusqu'à nous
Venant de nulle part
Où sommes-nous
Que faisons-nous ici, là maintenant. Sommes-nous dans un hôpital
Une maison de retraite
Que fait Laurence dans la maison de retraite
Ah! Mais oui nous sommes là pour la morgue
Là où on met les morts
Je n'ai jamais été dans une morgue
Comment est-ce
Qui y est
Dans une maison de retraite cet élément
Semble malheureusement faire partie des installations prévues
Je n'arrive pas à comprendre comment Lolo est arrivée ici
Elle n'est pas à la retraite, elle n'est pas vieille, elle n'est pas souffrante
Mais oui l'accident
Elle vient de parcourir, malgré elle, en une fois
Toutes les étapes de la vie, sans les connaître
Pour arriver de suite au terme fatal et final de la mort
Les retraités sont en train de prendre leur petit-déjeuner
Le personnel doit être occupé
Nous croisons enfin une femme en blouse blanche
On lui dit qu'on veut aller à la morgue
Où est-elle
Ah! c'est pour l'accident de cette nuit
Oui, c'est ça
Attendez, je vous envoie quelqu'un pour vous accompagner
Je me demande alors combien de jeunes accidentés sont déjà venus ici
Elle semble réagir en habituée
Une autre femme arrive, des clefs en mains
Les clefs du paradis
Nous la suivons dans des escaliers de service qui descendent
Nous arrivons devant une porte assez large
C'est ici
Je lui demande si elle sait dans quel état est Laurence
Elle va voir, et revient aussitôt
Je ne sais pas comment nous tenons debout, Nicolas et moi
Nous sommes physiquement debout et notre fille, elle, est couchée
Nous venons à son chevet, nous pencher sur son visage, sa vie, sa douleur, sa fin
Je suis en train d'aller voir ma fille qui, m'a-t-on dit, est morte
J'ai déjà vu dans mon enfance
Une grand-mère morte dans la maison voisine de Natzwiller
Elle était veillée par les siens, dans son lit, chez elle
Toute la communauté villageoise passait pour dire une prière au pied de son lit
L'entourer et partager avec sa famille en deuil
Pour les enfants c'était une curiosité
Qui faisait partie des activités édictées par mes copains
Que je suivais partout
J'avais vingt-sept ans au décès de ma mère
Trente ans à la découverte d'un ami-voisin suicidé
Trente-sept ans au décès de ma grande tante
Quarante ans au décès de mon père
Maintenant j'ai quarante-cinq ans et je vais chez l'être qui m'est le plus cher
Avec Thomas et Nicolas bien sûr
Laurence, ma fille
Nous passons une grande salle, éclairée par une fenêtre de sous-sol
Elle est vaste et vide
Un banc en bois est contre un mur du fond
On devine un endroit laissé à l'abandon
A gauche, une porte, on entre