
Le beat de la béatitude Lyrics
- Genre:Folk
- Year of Release:2023
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Lyrics
Je marche en équilibre sur les rails du ch’min d’fer
Mes pensées sont entrecoupées de longs flashbacks
Ti-cul j’aimais qu’les trains aplatissent mes cennes noires
Et regarder les graffitis des wagons le long d’la track
J’rêvais de partir, devenir le cowboy des trains
Leurs cris résonnaient dans ma tête « envoye embarque »
J’hésitais à tout laisser derrière, j’me d’mandais:
C’est tu un point d’fuite infini ou un cul-de-sac?
Plus tard, su’ l’tracel d’la rivière Bonaventure
En fumant des smokes, j’ai fait à voix haute le pacte
Un jour je vais sauter sur un train « je l’jure »
Comme chantent les Vilains Pingouins sur disque compact
J’ai jamais rencontré personne qui l’avait fait
Sauf les frères Forest pour traverser Rimouski
J’ai grandi, essayé, une première fois sans succès
Train rapide, sac trop lourd, à Kamloops au B.C.
Prise deux, au dépôt ferroviaire de Vancouver
J’coupe court une longue histoire, douze heures jusqu’à Surrey
Passé la nuit dans le wagon vide, plein d’espoir
Mais au p’tit matin, le train avait pas bougé
Aujourd’hui en autostop j’ai traversé l’Manitoba
Ici la Transcanadienne colle la voie ferrée
À l’ouest de l’Ontario su’l’bord du Lac des Bois
J’ai quitté la route pour me trouver à manger
Je marche en équilibre sur les traces du cheval de fer
Un bruit me fait perdre pied, interrompt mes flashbacks
C’est pas la faim dans mon ventre creux qui vocifère
Mais l’cri d’un train dans la baie de Kenora qui éclate
Il est long et il est lent, prend la courbure du croche
Cours, cours, longe les flancs, lance mon sac
Le conducteur est loin, peut pas voir que j’approche
Je grimpe derrière un container sur un wagon de fret flat
J’ai un banjo, un peu de tabac, un sac à dos
Pas de payement ni de certitude
Suis-je un wâbo ou un hobo, je l’sais pas trop
Mais j’ai le beat de la béatitude
Dans une auto verte qui attend à la barrière
De l’intersection juste avant la forêt
Un p’tit garçon assis sur la banquette arrière
Me pointe du doigt, je suis voyageur sans billet
J’me faufile entre les lacs cristal et sauvages
Entre les mailles du bouclier des Ojibwés
Un paysage sans route, sans village
Une bobine de pellicule qui s’fait dérouler
Sans passeport je pénètre les frontières de la nuit
Armé du salut d’une couverture de laine épaisse
Je combats le froid en chantant des mélodies
Bercé par mon lit de métal roulant vers l’est
Battements, grincements, crissements retentissent pleins de sons
Deux croches à chaque bogie percutent des joints de rails
Le pouls de la ferraille devient la pulsation
Du beat box qui bat vite au plus profond de mes entrailles
Les hennissements sourds qui sifflent la liberté
Le galop qui répète sa comptine régulière
Semble vouloir s’envoler dans la Voie lactée
Mais sont ferrés à des rails cloués à la terre
J’ai un banjo, un peu de tabac, un sac à dos
Pas de payement ni de certitude
Suis-je un wâbo ou un hobo, je l’sais pas trop
Mais j’ai le beat de la béatitude
J’ai un banjo, un peu de tabac, un sac à dos
Pas de payement ni de certitude
Suis-je un wâbo ou un hobo, je l’sais pas trop
Mais j’ai le beat de la béatitude
Les souvenirs sont comme des parfums de fleurs fanées
Chanter leur mémoire est le meilleur des Kodaks
Je veux vivre et cueillir la prose sur le rosier
Comme tous les Jack : London, Black et Kerouac
Je descends y’a trop de lumières à Thunder Bay
Lance mon trognon d’pomme, riche d’espace et de temps
Laisse derrière moi un wagon sur les rails fatigués
Près d’la Transcanadienne, un chevreuil m’attend