Vagabond Lyrics
- Genre:Hip Hop & Rap
- Year of Release:2024
Lyrics
Je suis né dans une ville où les fleuves croisent l'histoire
Orléans, pavés humides, le vent portait mes espoirs
2002, dans les bras d'une mère pleine de rêves
Mais le monde était rude, même au début de mes vers
J'ai grandi sous des toits calmes, où la Loire chantait doucement
Puis Montauban m'a pris, avec son Sud brûlant
Un gamin qui débarque, l'accent différent sur la langue
Et les rires dans la cour m'ont montré leur haine latente
Ils disaient : "Retourne chez toi", sans savoir d'où je venais
Arrachaient mon cahier en riant, des vérités qu'ils ne voyaient jamais
Un jour, j'me suis retrouvé enfermé dans les chiottes
Les murs en carrelage portaient mes larmes, mes fautes
La cloche sonnait comme un glas, chaque heure était une guerre
Je marchais seul dans les couloirs, esquivant leur lumière
Un sac balancé par la fenêtre, "t'iras le chercher dehors"
À 13 ans, j'ai compris que même l'école peut être un décor
Quatorze piges, changement d'école, mais le poison m'suit
Un nouveau départ, mais je vais toujours chez le psy
Les regards sont des couteaux, chaque mot devient une lame
Et la solitude te bouffe quand personne n'allume la flamme
J'me rappelle d'une affiche, mon nom gribouillé en grand
Ils disaient que j'étais nul, que j'étais qu'un enfant
Un prof m'a vu plié, le cœur lourd, les mains tremblantes
Il m'a juste dit "Courage", comme si ça changeait l'attente
Y'a eu ce jour où ils ont vidé mon sac dans la rue
Mes affaires sous la pluie, comme des rêves disparus
J'ai relevé la tête, j'me suis juré de tenir
Mais à force d'encaisser, le feu peut aussi partir
Le soir, j'écrivais des rimes pour canaliser la douleur
Un carnet comme un refuge où j'parlais à mes peurs
Ils ont volé ce carnet, l'ont brûlé devant mes yeux
Et j'ai appris à reconstruire, même sous un ciel odieux
À vingt ans, j'ai pris la route, décidé d'trouver ma place
Un bac littéraire en poche, mais l'vide restait tenace
Deux ans à Bordeaux, des nuits à marcher sans but
Chaque rue avait une histoire, mais l'avenir restait flou
Vingt-deux ans aujourd'hui, la rage en guise de bagage
Je cherche un chemin dans ce monde, mais les murs restent en cage
Vagabond dans l'âme, je m'accroche à mes souvenirs
Orléans, Montauban, des villes qui m'ont vu grandir
Chaque cicatrice sur ma peau raconte un bout du passé
Des blessures jamais fermées, mais qui m'aident à avancer
Je marche sous la pluie, mais je rêve de l'éclaircie
Enzo, fils des tempêtes, qui survit malgré les cris
Je suis aussi sombre que les tweets de Worby
Les années s'entassent, mais les ombres restent ancrées
Chaque moquerie, chaque insulte continue de m'encercler
Je me revois dans ces cours, dos au mur, cœur qui cogne
Des "t'es qu'un moins que rien", gravés dans ma colonne
Ils jouaient les rois, mais leur règne était fait de crasse
Des sourires hypocrites, des trahisons en masse
J'ai connu le silence forcé, les regards qui s'évitent
À l'intérieur, une tempête que personne n'invite
Un jour, ils m'ont enfermé dans un local sombre et froid
Je frappais la porte, mes cris se perdaient dans l'effroi
J'ai attendu des heures avant qu'un pion me trouve
Et leur rire résonnait comme des vagues qui m'éprouvent
Des contrôles où mes copies disparaissaient dans leurs jeux
J'ai dû refaire mes preuves sous des jugements vicieux
Ils disaient : "Il est bizarre, regarde comme il est seul"
Mais c'est dans leur ignorance que mon feu intérieur brûle
À quinze ans, j'ai craqué, laissé sortir la rage
Un poing dans la vitre, une larme sur une page
J'me suis dit : "Tiens bon, la vie finit par tourner"
Mais les jours s'égrènent, et les blessures restent figées
Cinq ans plus tard, Bordeaux m'a offert un air différent
Mais la mélancolie me suivait comme un chien errant
Les quais de la Garonne reflétaient mes pensées troubles
À chaque reflet dans l'eau, je voyais des souvenirs qui doublent
Les rêves de gosse se mêlaient aux cauchemars d'ado
La lumière au bout du tunnel semblait toujours en radeau
J'me suis battu pour écrire, pour exister dans le verbe
Chaque mot devient une arme, chaque rime une superbe
Aujourd'hui, je marche sans but précis, mais avec foi
À chaque pas sur le bitume, je construis mon "pourquoi"
Le travail me fuit, ou peut-être que c'est moi qui cours
Mais dans cette quête, j'ai juré de rester toujours
À Montauban, on m'a brisé, à Bordeaux, j'ai appris
Que chaque cicatrice me rapproche de ce que je suis
Vingt-deux ans, des bagages lourds et des rêves de légende
Je vagabonde encore, mais mon cœur reste une offrande
Les étoiles me guident, même si le ciel est noir
Et chaque goutte de pluie devient une page de mon histoire
Je suis ce gars qu'on pensait voir sombrer sans retour
Mais je brûle encore, comme Isengard dans les Deux Tours